Partant du principe que les modèles féminins de réussite doivent être promus dès l’enfance pour que les jeunes filles aient des aspirations professionnelles illimitées, la Ville de Castelnau-le-Lez a décidé de mettre à la disposition des écolières et des écoliers des 4 classes de CM1 de Jean Moulin une frise relatant les défis relevés par des femmes remarquables, tout au long de l’histoire. Pourquoi à Jean Moulin ? Tout simplement parce que la directrice de l’établissement, Mme Bobin, est fortement impliquée dans la thématique de l’égalité femmes/hommes, au travers de l’association Genius, dont elle est membre. Une association qui, justement, édite cette frise.
Vers la fin de la prédominance des modèles masculins ?
« Quand ils sont en cours d’histoire, les enfants n’entendent parler quasiment que des modèles masculins (rois, chevaliers…) à l’exception de Lucie, la femme préhistorique, et de Jeanne d’Arc. Leurs manuels sont également centrés quasi uniquement sur de grands hommes », regrette la directrice de l’école. Voilà qui ne sera désormais plus le cas, les fameuses frises relatant les brillants parcours de femmes exceptionnelles.
Qui sont ces grandes femmes ?
Désormais, les fillettes aux ambitions citoyennes peuvent se pencher sur la vie de la femme politique Simone Veil (1927-2017), les casse-cou iront se renseigner sur l’aviatrice Jacqueline Auriol (1917-2000), les fans de cinéma peuvent s’inspirer de la réalisatrice et actrice Alice Guy (1873-1968), qui fut une pionnière dans cette discipline, les adeptes des arts en apprendront davantage sur les artistes Nikki de Saint Phalle (1932-2002) ou Camille Claudel (1864-1943)…
S’éloigner des stéréotypes
L’objectif de la Ville de Castelnau-le-Lez est d’élargir le champ des possibles pour les fillettes, afin qu’elles ne se cantonnent pas aux métiers et passions qui leur sont habituellement assignés par les stéréotypes.
Lors de la remise des frises égalitaires aux enseignantes, les adjointes ont insisté sur l’importance de travailler l’histoire de manière égalitaire. L’adjointe déléguée à l’Education, Isabelle Séran, a tenu à rappeler : « La vie doit donner les mêmes chances à tout le monde, que l’on soit garçon ou fille. Les filles aussi peuvent se lancer dans des carrières mathématiques, être astronautes, pilotes de chasse. Les garçons peuvent devenir danseurs. Il est temps de mettre fin aux représentations uniquement masculines ».
Pour sa part, l’adjointe à la Culture et à l’Egalité, Sylvie Ros-Rouart, a rappelé un chiffre parlant : « seulement 3 % des emplois du numérique sont exercés par des femmes. Pourtant, l’égalité est le cinquième objectif de développement durable formulé par l’ONU, et on sait qu’une société où les femmes ont leur juste place est plus durable et plus performante ».
En sortant de cette présentation, les fillettes scolarisées en CM1 à l’école Jean Moulin se répétaient entre elles ce message : « Maintenant, on sait que tout nous est permis ».
Une action inscrite dans une vision égalitaire globale
Le 8 mars, un parcours matrimoine a également été inauguré dans les rues de Castelnau-le-Lez. Des panneaux portant des noms de grandes dames comme Gisèle Halimi ou Olympe de Gouges, dont l’objectif rejoint celui des frises pédagogiques, jalonnent désormais le centre-ville.
La Ville s’engage aussi pour la protection des femmes, au travers du dispositif Angela, organisé en partenariat avec l’association des commerçants. Toute personne qui se sent suivie dans la rue ou harcelée peut s’engouffrer dans un commerce partenaire, demander « Où est Angela ? », et être prise en charge.