L’abbé Jean-Baptiste FABRE

Sculpture du buste de l’abbé Jean-Baptiste FABRE

Il ne s’agit que d’un moulage du buste original qui a été inauguré l’été 2000, scellé sur un piédestal érigé au droit de l’église médiévale Saint Jean Baptiste.

Le buste coulé en bronze par Rolland et sculpté par Henri Varennes dans les années 1883 – 1884 se trouve à Montpellier dans le square Saint Roch après de muliples péripéties…

Réfusé puis finalement accepté par la municipalité de Castelnau dans les années 1880, il finit par être rendu à Montpellier en 1907. Caché pour éviter d’être fondu pendant la guerre de 39/45, il fut réinstallé en 1949 dans le square St Roch à Montpellier.

Biographie

Il a vu le jour, le 26 mars 1727 à Sommières. De 1745 à 1751, Jean-Baptiste FABRE suit des études de théologies au collège des Jésuites de Montpellier.

Séminariste à Nîmes, il est ordonné prêtre en 1752. En 1755, Jean-Baptiste FABRE devient curé de Vic-la-Gardiole et le 6 mars 1756, l’évêque, qui l’apprécie, le nomme à Castelnau-le-Lez.
C’est là qu’il rédige, entre autre, « Le trésor de Substancion ».

Il est rare de rencontrer des curés aussi mobiles sous l’Ancien Régime. Jean-Baptiste FABRE concevait son ministère comme utile auprès des fidèles par la prédication et la charité, facilité par ses revenus extraprofessionnels d’écrivain. Il en néglige parfois ses charges administratives de chef de paroisse. L’année 1758, à Castelnau est ainsi marquée par un sous enregistrement important dans les registres paroissiaux. La paroisse de Castelnau n’étant pas facile, il obtient en 1765 la cure du Crès. C’est là qu’il écrit « Le sermon de Monsieur Sistre » (farce très populaire). Fait curé prieur de Celleneuve en 1780, l’abbé FABRE y meurt le 6 mars 1783, à l’âge de 56 ans, d’une congestion pulmonaire.

Jean-Baptiste FABRE se révèle comme un grand écrivain dans son œuvre en Occitan, beaucoup plus libre et inventive. L’originalité de son œuvre réside dans le fait qu’il s’est intéressé aux habitants de la région, contrairement aux écrivains de son époque qui traitaient de l’Antiquité et de ses héros.
Joan Batista FABRE était un Félibre avant l’heure. Les Félibres se définissent d’abord comme des écrivains en langue d’Oc et, tout au moins au début, comme des poètes. C’est ainsi que la Société du Félibrige du Languedoc décide de créer un Comité Littéraire du Centenaire de l’abbé FABRE.

En 1884, le Comité commande au sculpteur Henri VARENNE un buste en bronze, qui sera réalisé d’après un portrait peint par Guillaume COUSTOU en 1765. Ce buste est proposé à la ville de Montpellier, qui refuse afin de ne pas attirer les passions anticléricales d’alors. L’effigie en bronze est alors offerte à la commune de Castelnau-le-Lez. Après de multiples tractations, un compromis est trouvé : le buste de l’abbé FABRE sera placé entre la Mairie et l’église. Inauguré le 5 juillet 1885, la Municipalité qui s’était engagée au nom de la Commune à conserver et entretenir le buste ne put tenir son engagement : il est plusieurs fois renversé par des vandales et, une nuit, il est même jeté dans le Lez.

En 1905, Castelnau, bien embarrassée, le rend à la Société du Félibrige qui le donne à la ville de Montpellier, qui à son tour le fait remiser dans la cabane du jardinier du Square Planchon. Après cet obscur séjour, il est récupéré par les Félibres, qui le transportent le 16 octobre 1921 au Mas de Rochet.
La 2nde Guerre Mondiale éclate. C’est aux environs de 1940, alors que la Commission fait refondre de nombreuses sculptures de la ville de Montpellier, que le buste en bronze de l’abbé FABRE échappe à ce sort. Acheté par un ferrailleur de Montpellier, le buste ne sera pas revendu à la « Commission en charge de la récupération des métaux non ferreux » et sera caché jusqu’à la fin des hostilités. C’est au sortir de la guerre qu’il a été rendu, par ce même ferrailleur, au Musée de la Ville de Montpellier. Finalement, cette dernière l’installe dans le Square de l’église Saint Roch, le 13 novembre 1949.

Quant à la Ville de Castelnau-le-Lez, elle inaugure, le 10 juin 2000, un moulage du buste original devant l’église St Jean Baptiste.